Westerholm

Barbro Westerholm

Membre du Parlement suédois et médecin

 

CE QUE FAIT LA SOCIETE SUEDOISE POUR EMPECHER LES GROUPES MANIPULATEURS DE NUIRE AUX GENS

 

Je suis aussi un Membre du Parlement suédois. Je l’ai été d’abord entre 1988 et 1999  et puis depuis  2006. Je représente le parti libéral.

 

Pourquoi est-ce une question importante ?

Je suis médecin et j’ai hérité de cette question parce que les patients sous influence n’obtiennent  pas de l’aide professionnelle quand ils quittent ces organisations. Il y a également des problèmes  commerciaux générés par ces groupes et surtout ils sont une menace pour la  démocratie.

 

Entre 1986 and 1990 nombreuses propositions ont été présentées par des parlementaires suédois individuels :

–         demandes d’informations sur des cours de développement personnels offerts commercialement par certaines organisations

–         des mesures s’opposant au cours de développement personnels qui altèrent la personnalité

–         demande de structures de  réhabilitation pour des personnes victimes d’organisations qui transforment la personnalité ;

–         aide psychologique aux personnes en train de quitter des « sectes »

–         adjonctions au Code pénal relatives à la mise sous influence  abusive.

 

Tout ceci a mené à une décision par le Parlement au printemps de 1995, pour une enquête parlementaire ayant la mission d’élaborer des propositions législatives, proposer une recherche d’information et en propager les enseignements, fournir du support « à ce groupe de personnes oubliées et invisibles, privées du plus important des droits de l’homme, la droit d’exercer son libre arbitre. »  L’enquête devait aussi déboucher sur des propositions visant à empêcher les gens de se trouver, en fin de parcours, dans des états de crise aigus.

 

Les résultats de cette enquête ont été publiés en 1998[1]

 

–         Le rapport s’est appelé “In Good Faith” (« De Bonne Foi ») et le point de départ de ce rapport était la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : liberté d’opinion et de parole, liberté de pratiquer sa religion, liberté de changer de religion ou de croyances.

 

L’enquête avait plus particulièrement ciblée des organisations « Nouvel Âge » bien qu’à la base il y avait une décision parlementaire plus large.

 

Proposition par l’enquête d’une aide de la société aux personnes, qui pour des raisons spéciales se trouvent en état de crise :

–         Etablissement d’un Centre de savoirs sur la conception de la vie et sur les questions de foi.

–         Le Centre pourrait avoir la responsabilité d’éduquer des groupes de professionnels quant aux organisations manipulatrices.

–         Adjonction au Code Pénal relative à la mise sous influence abusive envers les gens.

L’enquête recommandait, en outre, la création de groupes éducatifs et professionnels pour rencontrer des patients, principalement, mais qui pourraient s’occuper également d’autres groupes dans la société.

 

Une attention spéciale se focalisait sur les enfants dans les mouvements Nouvel Âge vu le manque total d’information sur leur situation dans ces mouvements.

 

Une volonté d’améliorer le niveau d’études du personnel travaillant avec des enfants était apparue. Le développement de conseils et d’instructions pour les différents groupes de professionnels dans les écoles, parmi les travailleurs sociaux et la Santé : les cursus d’enseignement pour les enseignants, les personnels d’écoles maternelles et les travailleurs sociaux devraient inclure des questions sur les minorités se disant religieuses, et aussi  un suivi ultérieur sur les réunions culturelles organisées par les municipalités.

 

La responsabilité des services sociaux chargés du bien-être était soulignée. Ces services devaient savoir ce qui se passait dans les organisations en question et tout particulièrement dans celles qui préconisaient la punition corporelle, alors qu’elle est interdite en Suède, ainsi que d’autres activités contraires aux lois et aux règles qui régissent le bien-être social.

 

Il y a en Suède deux réseaux scolaires différents : les écoles indépendantes et les écoles de l’Etat.

 

Les écoles indépendantes peuvent être gérées par diverses églises ou autres organismes, pour autant qu’elles obtiennent l’approbation d’une agence gouvernementale.

 

Il y  a des points faibles dans la législation sur les écoles privées que les Autorités de surveillance devraient avoir la responsabilité de contrôler :

 

–         La responsabilité des municipalités dans la surveillance des écoles privées serait à examiner ; il y a des lacunes dans la législation au niveau des autorités de contrôle et  c’est la responsabilité des municipalités de diriger ces écoles indépendantes de manière plus adéquate. Les personnes chargées de la surveillance de ces d’écoles devraient avoir une meilleure connaissance des règles de l’éducation à domicile. L’élève devrait avoir une personne-contact.

 

–         Les soins de santé pour les enfants dans les écoles indépendantes devraient être révisées en vue de répondre aux mêmes normes dans les écoles publiques. Les enfants dans ces familles devaient pouvoir rencontrer du personnel travaillant également dans les autres écoles.

 

–         Les autorités en charge du bien-être social devraient se sentir responsables et avoir de l’intérêt pour l’acquisition de connaissances sur les mouvements qui préconisent la flagellation d’enfants, et d’autres actions incompatibles avec les lois et règlements existants dans le domaine social.

 

Le rapport « In Good Faith » n’a pas fait de propositions concernant le traitement et la réhabilitation des transfuges.

 

Qu’est-il advenu depuis 1998 ?

L’enquête a été confiée à un certain nombre d’autorités et d’organisations.

 

Décisions prises : rejet de la proposition d’adjonction au Code Pénal, comme pouvant entre en contradiction avec les droits de l’homme fondamentaux.

–         L’éducation peut être  assurée au sein du système actuel. Les propositions sur les écoles privées ont été refusées par le Ministère de l’Education.

 

Dix ans plus tard les choses commencent à bouger.

 

Ce qui est arrivé depuis 1998 : Propositions faites par des membres du Parlement

–         Protection des enfants15
–         Aide psychiatrique pour des adultes  5
–         Action contre la fraude et le charlatanisme  4
–         Adjonction au Code Pénal  4
–         Centre de données  3
–         Aide financière/ imposition  3

 

 

Ce qui est arrivé depuis 1998 : six questions et débats au Parlement 

 

La situation actuelle au Parlement Suédois :

 

Les propositions sur la situation des enfants et sur le charlatanisme ont  été reportées jusqu’à l’automne 2007 et sont encore au point mort ; et nous attendons du gouvernement des propositions concernant les écoles privées.

 

Autres actions à l’extérieur du parlement

 

–         L’association « Save the Children » (Sauver les enfants) a fait des efforts très importants et en 2006 une décision a chargé cette organisation de faire circuler l’information sur la situation des enfants dans les sectes et les écoles religieuses indépendantes.  Ils ont publié un livre en 2007 et leur site Web informe sur les enfants dans les sectes.  Cette association attache beaucoup d’importance à la nécessité de « vacciner » le public contre ces organisations manipulatrices.

 

Autres exemples

–         Symposium en 2005 à la Société de Médecine Suédoise ;

–         Parti Libéral : séminaire en 2007 ; décision du Parti Libéral en 2007 sur un programme psychiatrique incluant l’établissement d’un Centre spécialisé dans l’aide aux victimes

qui ont quitté des organisations manipulatrices ;

 

–         Contributions des étudiants :

Livres :

. « Jouer avec le feu », de Karl-Erik Nylund,

. « Enfants dans les sectes » par Charlotte Essen

. articles et programmes dans les médias.

 

Les ONG sont une ressource importante :

BRIS[2], les droits des enfants dans la société ;

FRI, l’association Save the Individual ;

Hjälpkallan, le bien de l’aide (ex-Témoins de Jéhovah) ;

ROS, conseil sur les sectes ;

Save the Children.

 

Les meurtres de Knutby, en 2004.

Knutby, une congrégation à l’intérieur du mouvement de Philadelphie. Un pasteur a convaincu une jeune fille de tuer sa seconde épouse. Une troisième personne a joué un rôle dans ce qui est arrivé : une voisine qui  a été condamnée comme « épouse du Christ » et femme du voisin. La première épouse du pasteur est décédée dans des circonstances troubles.

 

Nous pensons que les meurtres de Knutby devraient alarmer et alerter les politiciens et d’autres décideurs.

 

CONCLUSION :

Dans l’ensemble la société suédoise ferme les yeux sur le fait que des gens ont besoin d’aide quand ils quittent des organisations manipulatrices ; mais les enfants sont prioritaires. Il existe des forces en action qui  n’abandonnent pas et qui veulent, j’en suis sûre, réaliser ces objectifs.

 

[1] In Good Faith, le Rapport du gouvernement suèdois sur les NMRs. (rapporteur Suède. Department for Social affairs, Sou 1998:13. I God Tro: Samhället och nyandligheten, p. 70 (in Swedish). Stockholm:Fritzes.

Rapport préparé by Margó Ingvardsson, Sonja Wallbom, et Lars Grip, (I God Tro: Samhället Och Nyandligheten, Stockholm, Statens offentliga utredningar, Social departementet, 1998.)

[2] BRIS (Barnens Rätt I Samhället) Sweden is a children’s helpline founded in 1980. It is a non-governmental and non-profit-making organization, independent of political parties and non-religious, which works for children’s rights and strives to support children in distress